Je suis désolé ... [Libre - spécial]

Un grand sourire aux lèvres, peut-être qu'il n'aurait pas du prendre ce journal aujourd'hui ? Nezumi, l'une des grandes terreur de la ville fila quelques pages jusqu'à voir la photo d'un visage qu'il reconnaîtrait entre mille. Des yeux bleus, une touffe blonde et des traits fins. La photo de Jun. Le titre de l'article ? 'Piégé par les algues, l'enfant succombe à la noyade'. Les yeux du rat fixe le journal, commence à descendre les lignes du journal, lentement, très lentement. Si lentement comme si son cœur s'arrêtait de battre, il est en pleine rue, d'une place bondée de monde où tout le monde est heureux. Il lit, lit comme si on le tuait intérieurement, et il arriva à la fin. Toujours de gestes lents, le chef de gang ouvra un peu la bouche, le simple mot qui sorti était son nom, et ce dernier cria, laissant tomber son journal d'un seul coup pour prendre son visage entre ses mains, quelques gens le reconnaissait, d'autres le regardaient avec incompréhension et un grand silence se forma autour de lui. Cette mâtiné qui au premier abord semblait commencer joyeusement, personne ne l'avait prévenu de cet atroce sort. Le journal datait de ce matin, ça faisait donc deux jours qu'il était mort comme l'avait précisé le magazine qui, loin de devoir être fier d'avoir placé cette mort entre la météo et les tiercés gagnants du tour hippique d'hier soir, avait ragoté plusieurs hypothèses, mais la seule était là : Il était mort noyé.

Les larmes commençaient à apparaître, de longs souffles saccadés, oui, Sumire pleurait en publique. Des larmes chaudes, affreuses, qui lui faisaient mal, comme une brûlure douloureuse et atrocement hypocrite. Il n'avait pas mal, lui, non, jamais il n'avait souffert. Si peut-être, avait-il compris simplement qu'il perdrait tout en ce monde. Lui qui avait préalablement été heureux avec son amant, ses autres amants aussi. Mais celui-là comptait plus que les autres. Plus qu'un simple ami c'était aussi la personne pour laquelle il avait craqué. Nezumi devenait fou intérieurement, et bizarrement, on aurait jamais pensé que pour un gamin de quinze ans il aurait pleuré. Pleurer ? Non, ce n'est pas pleurer à ce point là. Ce dernier crisait, il tremblait et ne semblait plus comprendre ce qui arrivait, son cœur lui faisait mal et il se releva, il partit donc vers la plage, endroit où le cadavre fut retrouvé. Cette lourd fardeau qui pesait maintenant sur ses épaules, le poids d'une mort affreuse. 'Je m'étais juré de te protéger, j'ai tout simplement foiré'. Là bas, un truc brillant semblait se démarquer sur la plage vide qui avait été fermé le temps d'une commémoration débile. Non, le rat n'aurait pas besoin de ça pour lui rendre hommage. Il fila en direction de la chose qui attirait son œil et vu, tout bonnement le canif, à moitié recouvert des algues, et il se laissa tomber à genoux. Jamais plus, jamais plus...

Repoussant un cri il le ramassa, détruit, éteint intérieurement, comme si la douleur n'était simplement que mort. Sa souffrance se vidait de ses yeux par de l'eau comme si la mer aurait pu monter tellement ce dernier pleurait. La mort de Junsuke. Et voilà ? C'était tout. Pas un au revoir, pas un bisou, rien. Pourquoi n'était-il pas mort dans ses bras, pour que le rongeur s'excuse de lui avoir fait tant de mal ? Pourquoi se sentait-il si mal mais si bien quand il était avec lui ? Pourquoi...Tout simplement pourquoi n'avait-il pas été là pour le protéger ? Nezumi n'en pouvait plus, c'était sûrement la chose de trop dans sa vie qui arrivait. Il était désespérer, oh bien sûr il restait Natsuki. Voir encore Yu, Liem, voir Fubuki. Mais le petit blond dont il était amoureux venait de disparaître à jamais. Plus de câlins, plus de réchauffement, plus de coucheries sans qu'il puisse lui murmurer je t'aime en fin d'acte...Un acte peut-être désespéré, le violet en ressorti son arme favorite. Celle qui en plus d'avoir tué son beau-père avait servi à assassiner pas mal de gens. Prenant le canif, celui-ci le rangea dans sa poche pour ensuite poser le canon contre son crâne, et d'un acte étrange venant du rat qui mettait en avant des airs de courageux qui n'aurait jamais pensé au suicide...Il se tira une balle. Simplement.

Non il ne mourra pas, car attisées par le bruit, des demoiselles avaient appelé les secours pour secourir...Ce meurtrier. D'autant plus qu'il ne pouvait pas mourir, mettre fin à cette souffrance ? Quand il se réveilla, il pensa que tout ça n'était qu'un rêve...Mais non. C'était la réalité. Et lentement, lentement ses larmes recommencèrent à couler et le rat regarda le plafond, puis par la fenêtre, il allait tomber en dépression, oui, déjà que sa folie en était déjà bien développée, mais Nezumi était fini, il souffrait et d'une voix à peine audible prononça, laissant couler ses larmes de douleur :

- Je n'ai pas pu te protéger...Mais je t'aimerais pour toujours, je te le promet.

[HS: Désolée si je le fais avec deux de mes personnages mais il était important pour moi de faire réagir Liem étant donné qu'il considérait Jun comme son meilleur ami et il serait impensable de ne pas faire réagir quelqu'un à l'annonce du décès de la seul personne qui l'a plus ou moins accepté dans sa vie.]

Un bâillement, doux, serein parvenait entre les lèvres de Liem ce soir. Et un grand cri résonna, criant son nom...Il cligna des yeux, vêtu d'un simple caleçon, cela faisait déjà quelques jours qu'il n'était pas sorti et n'avait plus vu Jun. Il avait bien tenté de l'appeler la veille mais rien n'y faisait, il ne répondait plus. Cadré dans ses pensées que le blond lui faisait la tête pour une raison méconnue, il était un peu déçu et se remémorait tout ce qu'il avait put dire ces derniers temps à son presque seul ami, voir le meilleur, puisqu'il était vraiment le seul si on ne comptait pas Yû qui était plus son amant qu'autre chose. Bon, revenons au cri, c'était le cri de sa mère, horrifié, et le vietnamien l'entendait sangloter de sa chambre...Il dévalait alors les escaliers deux par deux pour arriver dans le salon

- "Qu'est-ce qui se passe, maman ?"

Elle était effondrée sur le canapé, oui, la dame aimait bien Junsuke, pour une raison complètement bête mais elle l'appréciait et une annonce lui avait serré le cœur. D'une petite voix elle annonça, oui. Elle annonça tout bonnement, de cette voix qu'on ne voulait jamais entendre dans une vie que ledit blond était mort. Et la réaction de Liem n'en fut pas instantanée. D'un ricanement nerveux il lui demanda si elle rigolait, et sa mère détourna le regard, secouant brièvement la tête en lui expliquant les faits. La télévision allumée, une photo de Jun apparut et le brun senti son cœur rater un battement. Pour la première fois, on voyait le sourire de Liem Van Hoang s'éteindre, lentement, d'une lenteur significative qu'on aurait pu associer à une souffrance inimaginable. Lui qui avait toujours une incroyable joie de vivre, celle-ci mourrait avec cette annonce. Non, Liem ne pleura pas, du moins pas tout de suite. Il fixa l'écran alors que la voix du présentateur d'un air presque désolé détaillait les faits. Mort noyé, hein ? Son ami allait lui se noyer dans ses larmes. Ses yeux commencèrent à briller, s'emplirent d'eau mais il restait silencieux, fixant ensuite le sol en serrant les poings, de lourdes perles douloureuses passant de ses joues jusqu'au sol. Ce dernier détourna les talons, et parti d'un seul coup en courant vers sa chambre.

Il rentra en hâte et s'enferma pour crier, choppant ce qui lui venait sous la main. Son ordinateur. Il le balança contre le sol pour donner un coup de pied dedans. Il donnait des coups dans tout et partout, hurlant et pleurant d'une rage et d'une tristesse ressentie par sa mère qui ne réagissait pas en bas, le regard rivé au sol et attristé par cette nouvelle. Son fils cassait tout, lui, enfant modèle devenait violent. On croyait que seul une chose pouvait l'énerver ? Et bien c'était une misérable erreur. La douleur transcendait son esprit et sa conscience pour laisser échapper sa colère en hurlant que, oui, Junsuke Cross l'avait abandonné. Il déchirait ses vêtements, sa couette, bientôt sa chambre ne devenait plus que lambeaux et triste résultat d'un ouragan de souffrance. Le nain se laissa tomber à genoux, prenant son visage entre ses mains où les larmes passaient entre ses doigts, émettant de brefs gémissements plaintifs et horrifiés, les yeux grands ouverts. C'était donc ça la douleur ? Rien ne l'avait touché auparavant. Les coups...Les moqueries...La solitude. Rien. Mais là sa rage éclatait, cela faisait deux jours qu'il n'avait pas vu son ami et il apprit tout bonnement qu'il était mort.

- "Pourquoi t'es parti... ? J'avais besoin de ta présence...Tu es mon ami..."

Non, Liem ne le haïssait pas, même si quelques secondes plus tôt la colère lui avait fait crier le contraire. Déboussolé, entouré des restes de la tempête qui venait de passer, son téléphone seulement épargné, ce dernier le prit et s'habilla, n'ayant pas eu le temps de déchirer toute ses affaires. Et il se releva, le brun se relevait toujours. Partant vers la plage, sa réflexion durant le trajet faisait couler ses larmes brillant avec le soleil, une bruine commençant à s'immiscer dans le beau temps. Ses pieds rencontrèrent bientôt le sable, n'ayant pas prit le temps d'enfiler une paire de chaussures et celui-ci parcourut la plage, d'un air morne et...Mort. C'était le mot, ouais, carrément déprimé, son esprit était détruit. Au loin il voyait des affaires, seules et il se retourna, regardant à droite et à gauche pour voir à qui était-elles. Bon, tant pis, il fila voir et reconnu vaguement les affaires. Ses yeux s'écarquillèrent un peu, ce tas d'affaire était à son ami, et les larmes ne s'arrêtaient pas. Il s'assit, sur la serviette, à côté des vêtements encore secs, personne n'avait pensé à les prendre, étrange...Des papiers de glaces étaient restés bloqué un peu dans le tee-shirt...D'un geste presque incompréhensible il prit ces affaires et retira les siennes pour ensuite les mettre. C'était peut-être con mais ça le rassurait, cette odeur encore encrée dans les tissus, c'était bien sûr son odeur. Et déposant ses affaires en les pliant, vêtu de celles de Jun, il s'allongea, levant la main vers le soleil couchant et croisant son bras libre derrière sa tête, et prononça d'une voix sereine mais triste, un sourire scotché aux lèvres alors que des perles continuaient de descendre sur son visage :

- "Je serais toujours avec toi...Oublie jamais ça, sale con."